Coco and co. Rue Bichat

Article : Coco and co. Rue Bichat
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17 novembre 2015

Coco and co. Rue Bichat

Paris. Rue Bichat. Dimanche 9H45.

Coco, le patron du Carillon est sur le pallier de son hôtel/ bar: un peu hagard, il observe les nombreux passants qui viennent déposer une bougie ou des fleurs.. Muni de son béret habituel, la mine grave, il échange quelques mots avec une habitante venue le réconforter.

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Ca fait 41 ans que je suis là, j’aurais jamais pensé vivre ça…Heureusement, il y avait moins de monde que d’habitude parce qu’il y avait le match de foot (…). L’équipe n’a pas été touchée, mais on est tous sous le choc. Je pense à tous ces jeunes, victimes innocentes, à leurs familles. Je suis pas prêt de réouvrir…

Abasourdie, sous le choc. Je pose ma petite bougie, « frappée » par les impacts de balles qui en disent long sur la violence de l’assaut. Mon ancienne rue – j’y ai habité 7 ans – s’est transformée en espace de guerre. Non pas un terrain d’affrontement… les simples passants et habitants se sont faits tirés dessus, démunis face à des tarés lourdement armés… Des tarés…

2015-11-15 10.03.13Que faire? 

Pour réfléchir, il vaut mieux avoir la tête « froide ». Là, je n’y arrive pas.

J’écoute RFI, lis quelques articles et témoignages… Hier, j’ai déploré le discours de François Hollande aux accents guerriers. J’ai cette impression de malaise face à un gouvernement à côté de la plaque, déboussolé.

Comme l’écrit, David Van Reybrouck, dans sa lettre au Président français:

Il existe d’autres formes de fermeté que le langage de la guerre. Immédiatement après les attentats en Norvège, le premier ministre Jens Stoltenberg a plaidé sans détours pour « plus de démocratie, plus d’ouverture, plus de participation ». Votre discours fait référence à la liberté. Il aurait aussi pu parler des deux autres valeurs de la République française : l’égalité et la fraternité. Il me semble que nous en avons plus besoin en ce moment que de votre douteuse rhétorique de guerre.
En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/16/monsieur-le-president-vous-etes-tombe-dans-le-piege_4810996_3212.html#U4VFsSypj2duhMkb.99

Une piste à explorer. L’ouverture, la fraternité… Résistance… des mots qui résonnent fort en moi. J’irai au bistrot demain, boire un café en terrasse… car la vie doit continuer.

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Commentaires

serge
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Beau témoignage !
On sent la simplicité des sentiments... c'est partagé.
Courage.